А provient de la lettre grecque A, α «Alpha». En slavon d’église cette lettre portait un nom symbolique «азъ» (je, moi).
Б
В Ces deux lettres proviennent d’une seule et même lettre grecque, le Β, β qui a eu, à des périodes différentes, deux variantes graphiques. Originellement prononcée comme «Beta» [b] elle devient «Vita» [v] dans le grec byzantin vers l’époque de la création du cyrillique (IXe siècle) C’est avec cette valeur phonétique que le B entre dans le cyrillique. Et pour designer [b], on a crée une nouvelle lettre Б en déformant la graphie du В.
Г inspirée de la lettre grecque Γ, γ «Gamma». Soit dit en passant, les lettres latines C et G remontent elles aussi à cette lettre grecque.
Д vient de la lettre grecque Δ, δ «Delta».
Е tient probablement son origine de la lettre grecque Ε, ε «Epsilon»
Ё cette lettre d’auteur a été suggérée en 1783 par la comtesse Ekaterina Dachkova, aristocrate russe lettrée, fondatrice de l’Académie impériale de Russie, confidente de Catherine II la Grande. Nikolai Karamzine, historien et écrivain célèbre de cette époque, fut promouvoir cette lettre en l’utilisant dans ces écrits. Aujourd’hui, la lettre Ё s’utilise rarement dans les textes imprimés destinés aux adultes, à la place on imprime E.

Ж sa provenance n’est pas claire. Soit elle a été formée par la juxtaposition de deux lettres Ш (dont l’une est renversée), soit on peut y voir un lien avec la lettre copte «Djadja» Ϫ.
З provient de la lettre grecque Ζ, ζ «Zeta». Dans les anciens textes russes, on retrouve cette lettre sous l’apparence plus proche de l’original grec ζ. C’est avec le temps qu’elle a changé son aspect.
И provient de la lettre grecque Η, η prononcée comme «Ita» dans sa variante byzantine. Elle a été introduite dans l’alphabet cyrillique pour représenter la voyelle [i]. Avec le temps, elle a subi une modification graphique: le trait horizontal s’est mis en oblique H – И.
Й cette consonne, formée à la base de la lettre И dotée d’un signe de breveté, apparait dans l’alphabet russe assez tardivement, au xv-xvi siècles, probablement sous influence des livres écrits en dialecte biélorusso-ukrainien, qui se divisera en deux langues plus tard. La lettre Й a été supprimée par Pierre le Grand (au cours de sa reforme de l’orthographe de 1710), mais réhabilitée par l’Académie des Sciences en 1735.
К provient de la lettre grecque Κ, κ «Kappa».
Л provient de la lettre grecque Λ, λ «Lambda» Cf. Le symbole qui signifie en physique une longueur d’onde.
М provient de la lettre grecque Μ, μ «Mu».
Н provient de la lettre grecque Ν, ν «Nu». Initialement, elle avait la même apparence que son prototype grec. Pourtant, vers le xive siècle, la barre oblique commence à pivoter et finit par prendre la position horizontale N – H. Cè processus a lieu en même temps que le pivotement de la barre originellement horizontale de la lettre И.
О Comme la lettre O de l’alphabet latin, cette lettre provient de la lettre grecque O, o «Omicron». Omicron signifie littéralement «petit o» par contraste avec l’omega, le «grand o»
П Provient de la lettre grecque Π, π «Pi». Cf. Le nombre π en mathématiques.
Р Provient de la lettre grecque Ρ, ρ «rho». Cf. Le symbole qui désigne le coefficient de corrélation en statistiques. Soit dit en passant, le R latin a pour ancêtre le même lettre grecque « Rho ».
C Provient de la lettre grecque Σ, σ «Sigma», plus précisément de sa variante byzantine « sigma lunata » C, c

T Provient de la lettre grecque Τ, τ «Tau».
У La ressemblance visuelle de la voyelle russe У avec le «Y grec» n’est pas coïncidence. У russe provient de la lettre grecque Υ, υ – «Upsilon». Initialement, dans l’écriture cyrillique, la lettre У s’utilisait seulement dans le cadre du diagramme OY pour designer la voyelle (ou) (cf. la combinaison des deux symboles O et U pour designer la même voyelle en français). Le diagramme OY a été simplifie et est devenu У au cours de la reforme de l’orthographe de Pierre le Grand (XVIIIe siècle).
Ф Provient de la lettre grecque Φ, φ «Fi». Cf. Le symbole du nombre d’or en mathématiques

X provient de la lettre grecque Χ, χ «Khi». Dans certains dialectes du grec ancien, cette lettre pouvait se prononcer (ks). C’est cette dernière valeur de X qui a été transmise à l’alphabet latin. Malgré la différence de prononciation, le X russe et le X français ont donc le même ancêtre.
Ц
Ч les deux lettres russes Ц et Ч proviennent d’une seule et même lettre hébraïque; le «Tsadi» צ. Cf. aussi la lettre arabe «Sad» ص
Ш provient de la lettre sémitique «Shin». Cf. ש en hébreu et ﺵ en arabe.
Щ provient d’une ligature de deux lettres: ШТ
Ъ
Ь Ces deux signes ne rendent aucun son. Leur rôle principal dans le russe contemporain est d’indiquer la prononciation de la consonne précédente. «Le signe mou» Ь signale que la consonne est «molle», «le signe dur» Ъ que la consonne est «dure». Mais au moment de l’invention du cyrillique, ces deux lettres se prononçaient comme des voyelles dites extra-courtes (shwa), qui ressemblaient au «e caduc» français. Ъ s’utilisait après les consonnes non-palatalisées, Ь – après les consonnes palatalisées. Entre le x et le xiii siècle, les voyelles extra-courtes Ъ et Ь disparaissent. Dans certains positions (dites fortes), elles se transforment respectivement en O et E, dans d’autres positions (faibles), elles cessent de se prononcer. Malgré cette transformation, par tradition, on continue à les écrire encore longtemps. Par exemple, avant la reforme de l’orthographe de 1918, il était obligatoire d’ajouter Ъ à la fin des mots se terminant par une consonne dure: Коммерсантъ.
Ы la graphie de cette lettre est une fusion du Ъ avec i (dans l’ancienne variante du cyrillique, le i s’utilisait à coté du И pour indiquer la même voyelle).
Э apparaît dans des textes cyrilliques au xive siècle comme première lettre du nom rendant le terme hébreu El (Dieu). A partir du XVIIe siècle, Э est officiellement introduite et s’utilise, sauf rares exceptions, dans des mots de provenance étrangère, surtout au début (экскаватор, экспедиция, экватор etc).
Ю résultat de la modification graduelle de la combinaison IOY (i + OY) IOY – IO – Ю
Я provient de la lettre cyrillique qui désignait initialement une voyelle nasale disparue vers xe siècle. La graphie de la lettre se transforme au cours du temps. Ѧ
