Le français Michel de Montaigne disait que la plus subtile folie se fait de la plus subtile sagesse. Voici 5 tableaux pour plonger dans la frénésie légère (et sagesse) de l’art russe du 20ème siècle.
Mikhail Vroubel et sa « Perle »

Le tableau de Mikhail Vroubel, inspiré par une coquille, est devenu la représentation de toute une galaxie, où il y a même les princesses des océans. Dans ses oeuvres Vroubel a toujours su combiner le bleu et le vert – des couleurs d’apparence sereine – de manière à vous bouleverser. C’est sans doute le génie d’une personne qui a terminé sa vie dans un hôpital psychiatrique.
El Lissitzky et son « Proun « Ville » »

El Lissitzky est une figure emblématique de l’avant-garde russe: architecte, artiste, constructeur, graphiste, maître du montage photo, ingénieur, maître du suprématisme… « Proun » (en russe: Проун) est une abréviation de « Проект Утверждения Нового » (projet d’approbation du nouveau), mot de sa propre invention. C’est ainsi que Lissitzky appelait sa version personnelle des compositions suprématistes dans lesquelles les corps géométriques deviennent tridimensionnels. Pour Kazimir Malevitch, ses concepts créatifs étaient un phénomène purement philosophique, mais pour Lissitzky l’objectif était de développer la ville du futur, aussi fonctionnelle que possible.
Pavel Filonox et ses « Fleurs de prosperité mondiale »

« Artiste-rechercheur », comme il s’appelait lui-même, Filonov avait sa propre idéologie artistique, « art analytique »: en plus de la forme et de la couleur, il y a tout un monde de phénomènes invisibles, que « l’œil nu » ne voit pas, mais « l’œil connaissant » comprend. Critiqué et persécuté par les autorités soviétiques dans les années 1930, Filonov vivait dans le dénuement et est mort en 1941.
Sergey Luchishkin et « Ballon s’est envollé »

Le jeu en combinaison avec l’absurdité et la tragédie est caractéristique des meilleures œuvres de chevalet de Sergei Luchishkin. Dans ces jungles urbaines, entre les maisons dans une perspective écrasante, voici la tragédie d’un enfant qui a perdu un ballon. Mais le tableau a été critiqué pour son pessimisme encore plus grand: dans l’une des fenêtres des maisons on voit un homme pendu.
Francisco Infante-Arana et ses « Artefacts »

Parmi les oeuvres de Francisco Infante-Arana il est difficile de trouver celle qui n’est pas captivante. Cet artiste russe avec un nom espagnol hérité d’un père immigré est un classique du land-art russe et de l’art cinétique. Dans les années 1960, il explore les moyens de capturer le mouvement dans un dessin. Dans les années 1970, pour trouver l’harmonie entre le naturel et l’artificiel, il commence à créer des installations abstraites – des «artefacts» dans des paysages naturels, à l’aide de miroirs, d’éléments mobiles et d’illusions d’optique.